Bercy va auditionner de manière confidentielle 200 groupes et ETI français sur leurs dispositifs de lutte contre la fraude et la corruption

Les entreprises françaises, conscientes des risques économiques et juridiques liés aux sanctions prononcées par des juridictions étrangères, ont sollicité le Ministère des Finances. Ce dernier a donc décidé de mettre en place une vaste enquête confidentielle auprès de dirigeants d’entreprises françaises afin de leur permettre d’améliorer leurs procédures internes.

Cette consultation de quatre mois permettra à Bercy de passer au peigne fin les dispositifs de conformité, la sensibilisation des collaborateurs, les pratiques des affaires dans les différents secteurs consultés, ainsi que la gestion des données et informations dans les 200 entreprises participantes.

L’enquête prendra la forme d’une audition puis d’un renforcement des dispositifs en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, la fraude et la corruption.  Les questions de la gestion des liens entretenus avec des pays sous embargos et des risques liés à la fuite d’informations stratégiques et sensibles en dehors du territoire français seront également étudiées.

A terme, Bercy souhaite qu’un outil de soft law soit mis en place via la rédaction d’un code de bonnes pratiques élaboré de concert avec l’Afep et le Medef. Le Ministère n’a d’ailleurs pas caché sa volonté de le voir exporté par la suite à l’échelle européenne afin de ne plus laisser le Department of Justice américain « faire sa loi » en Europe.


L’adoption d’un tel code permettrait également de renforcer les pouvoirs et la légitimité de l’Agence Française Anti-corruption afin qu’elle puisse gérer les enquêtes, procédures judiciaires et éventuelles sanctions à l’égard des entreprises françaises et faire contrepoids aux autorités américaines.